jeudi 18 août 2016

Le souffle



Le souffle de Denis Strulevitch Marrisson aux éditions Félicia-France Doumayrenc (à paraître le 25 août)



« J’ai grandi dans une grande bibliothèque inaccessible. Elle occupait tout un pan de mur dans un grand salon-salle-à-manger. Je n’ai pas vu comment tous les livres qui la composaient étaient arrivés là. C’était une donnée de mon paysage et je voyais de temps à autre, l’un de mes parents piocher avec une apparente détermination un de ces ouvrages et assistais alors à la subite transformation d’un visage familier, qui prend tout d’un coup cet air figé et fermé que seule donne l’intense concentration de la lecture. »

Très tôt au contact des livres, Denis Strulevitch-Marrisson s’est passionné pour cet objet de connaissance, ce véhicule du voyage immobile, cet outil indispensable à la compréhension du monde, de l’homme, de l’autre.

Jeune homme il s’est passionné pour Le Grand Jeu, cette revue créée par les 4 phrères : René Daumal, Roger-Gilbert Lecomte, Roger Vailland et Robert Meyrat, initiateurs d’un mouvement : Le Simplisme. Leur but était de retrouver « la simplicité de l’enfance et ses possibilités de connaissance intuitives et spontanées. ». L’auteur ne retrouvant pas cet esprit révolutionnaire, cette aspiration à la liberté dans les revues actuelles avait alors décidé de créer une revue inspirée du Grand Jeu. Cette revue aurait pour nom : Le Souffle.

Ce sont les articles écrits pour cette revue, jamais publiée, que l’auteur nous présente ici. Des textes courts, des aphorismes, portés pas cet esprit de liberté. J’y ai découvert une plume exigeante, pleine de souffle, de poésie. Des textes à savourer lentement, sur lesquels revenir à l’envi.

« Avec qui parler quand personne n’a plus rien à dire ?
   C’est comme si les mots avaient pris la fuite.
   À écouter la rumeur, on n’entend pas ce que l’on aimerait entendre, un petit air familier un peu mélancolique et tendre à la fois.
   À s’être réfugié dans son chacun pour soi on a perdu quelque chose. On croyait trouver le confort et la tranquillité dans cette proximité avec soi-même. Après tout, qui mieux que moi serait capable de me comprendre et me sécuriser dans une vraie intimité complice ?

  On a perdu quelque chose qui pourrait bien être essentiel. »

6 commentaires:

  1. Un très bel article qui laisse entendre une belle lecture! Merci

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  2. Ce livre a l'air d'avoir une démarche intéressante.

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  3. Un texte qui me donne envie certaine
    De poursuivre... Le souffle.

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  4. superbe chronique, merci Denis pour ton souffle poétique

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  5. superbe chronique, merci Denis pour ton souffle poétique

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  6. superbe chronique, merci Denis pour ton souffle poétique

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