mardi 17 mars 2015

L'archange du chaos



L'archange du chaos de Dominique Sylvain aux éditions Viviane Hamy



    Une jeune femme égorgée, la langue coupée est retrouvée sur le chantier d'un immeuble parisien. L'enquête est confiée à l'équipe du commandant Carat.  La scène de crime est vierge de tout indice, pas de témoin, si ce n'est un appel anonyme qui a signalé la présence du corps, pas de trace ADN. Les enquêteurs comprennent vite que l'assassin n'en n'est pas à son coup d'essai, et qu'il risque de recommencer à tout moment.


    C'est une équipe déstabilisée qui commence l'enquête. Le commandant a perdu son bras droit qu'il a lui-même fait suspendre pour qu'il soigne son addiction à l 'alcool. A la place, il récupère une jeune recrue, transfuge de la brigade financière, sans expérience du terrain, que la divisionnaire a amenée avec elle dans ses bagages. L'assassin semble être investi d'une mission divine, il se veut le bras d'un dieu vengeur, Auprès de  la  victime les enquêteurs retrouvent un passage de la Bible. Les mains de la victime on été jointes, comme en prière et la disposition du corps fait penser à celle d'un gisant.  Mais l'équipe dispose de peu d'éléments. Très vite une autre victime est retrouvée ainsi qu'un autre texte. Je n'en dirai pas plus sur l'histoire pour ne pas gâcher votre lecture.


    Si l'intrigue de ce roman ne m'a pas pleinement convaincu (trop de rebondissements tirés par les cheveux), j'ai été en revanche séduit par la complexité des personnages et de leurs rapports entre eux. L'enquête est menée par une équipe dans laquelle tous les membres ont leurs fêlures, leur talon d'Achille, leur part d'ombre qui se dévoilent au fur et à mesure de l'enquête et qui la pimentent. Le style de l'auteur m'a lui aussi conquis, donnant du rythme au texte par des phrases courtes et des dialogues ciselés. Malgré le bémol de l'intrigue, ce roman a été un agréable moment de lecture. Un roman qui se lit d'une traite et je lirai d'autres oeuvres de Dominique Sylvain.

  "- On a beaucoup perdu en abandonnant le polythéisme. les dieux de la Nature faisaient de très bons juges. Et puis prier un dieu pour chaque occasion de la vie quotidienne, chaque humble préoccupation - une bonne moisson, la naissance d'un héritier, la santé pour sa tribu - , était plus intelligent et plus utile que l'adulation d'un seul démiurge héritier de la Vérité. Car qui croit la détenir apprécie de l'imposer.
    - Le monothéisme ou l'invention de l'intolérance."

  "- L'époque s'emballe, patron. Les religieux de tous bords aussi. Les plus extrémistes refusent la contraception et font des mômes avec enthousiasme. En gros, idiots et intolérants se reproduisent plus vite que la moyenne. C'est pas une bonne nouvelle pour le reste de l'humanité."



3 commentaires:

  1. J'ai lu tous ces livres Denis,j'aime beaucoup,et celui-ci m'attends ;-)

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  2. Je ne connais pas l'auteur mais le résumé est assez intriguant.

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  3. Les deux extraits ne manquent pas de sel, une invitation bien ciblée à la lecture...

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