lundi 5 janvier 2015

Coeur de cristal



Coeur de cristal de Frédéric Lenoir aux éditions Robert Laffont



   Le roi bon, modèle de sagesse et de bonté, reçoit un jour la visite de sa petite fille. Elle est en larmes car elle vient de perdre son chien. Le roi bon essaie de la consoler mais rien à faire. La petite fille a décidé de ne plus jamais aimer, de ne plus jamais s'attacher de peur de souffrir. Le roi lui raconte son histoire.

    Le jeune prince sut très vite qu'il n'était pas comme les autres, contrairement aux personnes de son entourage, il ne semblait pouvoir s'attacher à rien ni personne mais cela ne le troublait pas outre mesure, au contraire, il en était plutôt content, car quand on ne s'attache pas, on ne souffre pas lorsque les liens disparaissent. Intrigué il va trouver son père et lui demande les raisons de cette différence. Le roi lui  explique que peu de temps avant sa naissance il avait fait enfermer une sorcière qui lui avait jeté un sort faisant mourir sa mère en couche et empêchant l'enfant de ressentir l'amour. Dès sa naissance une gangue de cristal enveloppa son coeur, l'empêchant de se réchauffer, de ressentir le moindre sentiment. Tout cela ne pose pas trop de problème jusqu'au jour où le roi malade, le prince doit penser à se marier pour prendre sa succession.

   Ne ressentant pas l'amour le prince est bien embêté à l'idée de trouver une femme. La solution de facilité serait d'épouser Eulysis , la file du chambellan du royaume. Il va trouver maître Zhou, un vieux sage conseillé du roi, qui lui révèle qu'un jour il rencontrera la femme qui réchauffera son coeur, qui brisera le sortilège et qu'il la reconnaîtra au premier regard. Le prince commence donc sa quête. Une quête qui va le changer à tout jamais.


    Dans sa quête de la femme qui le guérira de son sortilège, le prince va faire de nombreuses rencontres qui vont lui faire comprendre, ce qu'est l'amour et ces différentes formes. Il y a d'abord l'amour maternel, l'amour des parents, inconditionnel qui aide l'enfant à s'aimer lui  même. Cet amour de soi-même indispensable pour pouvoir donner de l'amour.

   "On ne peut donner que ce qu'on possède : celui qui ne s'aime pas ne saura jamais aimer."

Puis quand il grandit l'être humain apprend les autres formes de l'amour, celle des autres enfants qui n'est pas qu'un amour reçu puisqu'il doit aller dans les deux sens, l'amour passion à l 'adolescence et quand on rencontre la personne avec qui on veut vivre, un amour qui fait place à "l'amour d'amitié" lorsque les feux du désir sont passés, l'amour le plus profond et l'amour compassion qui fait battre le coeur à la souffrance de l'autre.

  Dans sa quête le prince va se rendre compte que l'amour est la vie, qu'il régit toute la vie de l'homme. Sa quête fera de lui un prince soucieux du bien-être de son peuple, de la justice, fera de lui un meilleur prince.

  Frédéric Lenoir nous offre un joli conte initiatique truffé d'aphorismes simples, plein de sagesse, un conte qui saura aussi bien toucher les petits que les grands par ses différents niveaux de lecture. Une lecture bien agréable par les temps qui courent et qui va me pousser à découvrir l'oeuvre plus "sérieuse" de ce philosophe.

   "Quand on a perdu un être cher on peut fermer son coeur, ou bien utiliser ce silex de la peine qui le déchire pour l'ouvrir davantage encore. On aime encore plus intensément et plus profondément lorsque la douleur a creusé et agrandi le coeur."

   "Y a-t-il au monde un bien plus précieux que l'amitié? Cet amour désintéressé qui ne souhaite que le bonheur de l'ami et ne cesse de se réjouir de sa présence."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire